Home Handicap auditifÉducationUne jeune sourde kényane rêve de mode et d’autonomie

Une jeune sourde kényane rêve de mode et d’autonomie

by info@deaf24.com

Dans de nombreuses régions rurales du Kenya, les jeunes en situation de handicap, et en particulier les jeunes sourds, n’ont que peu d’opportunités pour étudier, se former ou construire leur avenir. C’est dans ce contexte difficile qu’a grandi Nasike Robai, une adolescente sourde originaire de l’ouest du pays. Pendant longtemps, son avenir semblait incertain. Mais aujourd’hui, tout a changé : Nasike poursuit une formation en stylisme et rêve d’ouvrir sa propre boutique de mode.

 

Un parcours marqué par les obstacles

Nasike est née dans une famille modeste, dans un village situé à plus de 400 kilomètres de Nairobi. Comme beaucoup d’enfants dans ces zones rurales, elle a connu les effets de la pauvreté dès son plus jeune âge. Ses parents ont dû faire d’énormes efforts pour qu’elle puisse suivre l’école primaire. Après cela, la situation est devenue encore plus difficile. Le manque de ressources et l’absence d’écoles accessibles aux jeunes sourds l’ont empêchée de poursuivre sa scolarité.

Elle explique avec l’aide d’un interprète en langue des signes :

« J’étais jeune, handicapée, et je ne savais pas où aller. »

Pendant plusieurs années, Nasike est restée sans formation ni accompagnement, avec le sentiment que son rêve de devenir styliste ne se réaliserait jamais.

 

Un nouvel espoir grâce à la formation professionnelle

Tout a changé lorsqu’elle a entendu parler d’un institut spécialisé à Karen, un quartier de Nairobi : le Karen Technical Training Institute for the Deaf. Cette école forme des jeunes sourds à différents métiers, et c’est là que Nasike a trouvé sa voie.

« Je suis une formation en stylisme. Je veux ouvrir une boutique de vêtements et vendre mes créations aux élèves, aux professeurs, et même aux célébrités », dit-elle avec un grand sourire.

Elle a intégré l’institut en 2018. Sa formation est financée par la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement kényan. Elle obtiendra son diplôme l’année prochaine.

 

Un institut en pleine transformation

Le Karen Institute a récemment bénéficié d’un important soutien financier de la Banque africaine de développement : un prêt de 2,9 millions de dollars, destiné à améliorer les infrastructures et les équipements. Grâce à ces fonds, de nombreux changements sont en cours :

  • Construction d’un nouveau bâtiment pour le département d’électricité et d’électronique
  • Création de deux nouveaux dortoirs pour accueillir davantage d’élèves
  • Achat de nouveaux équipements pédagogiques adaptés aux personnes sourdes

Ces améliorations ont permis à l’école d’augmenter sa capacité d’accueil. Alors qu’elle ne pouvait recevoir que 160 élèves à sa création en 1990, elle en accueille aujourd’hui 840. Cette croissance rapide met toutefois les infrastructures existantes à rude épreuve. Les nouveaux bâtiments et outils sont donc essentiels pour garantir une formation de qualité.

Selon la directrice de l’institut, Tecla Chemobo, le soutien de la BAD a aussi permis de diversifier les formations proposées. Les nouveaux élèves peuvent désormais se former dans des domaines tels que :

  • La coiffure et les soins du corps
  • La production alimentaire et la gestion de service
  • La communication et la langue des signes

 

Des résultats concrets pour les élèves

Les anciens élèves du Karen Institute réussissent bien dans la vie active. Nombre d’entre eux ont trouvé un emploi rapidement après leur formation, et certains sont très demandés pour leurs compétences.

Cette réussite montre qu’avec les bons outils, les jeunes sourds peuvent s’épanouir, réussir et contribuer activement à l’économie du pays.

Le soutien de la BAD au Karen Institute s’inscrit dans un programme plus large : 65 millions de dollars sont investis dans 33 centres de formation professionnelle au Kenya, dont quatre établissements spécialisés pour les personnes en situation de handicap.

« Nous voulons que tous les centres de formation spécialisés bénéficient pleinement de notre appui », explique Susan Achieng, cheffe de projet à la BAD.
« Les jeunes en situation de handicap ont un potentiel énorme. Nous devons les accompagner, pour que personne ne soit laissé de côté dans le développement du pays. »

 

Conclusion : un avenir entre les mains des jeunes sourds

L’histoire de Nasike Robai n’est pas seulement celle d’une jeune fille qui apprend un métier. C’est un exemple d’espoir, de courage et de transformation. Grâce à l’éducation spécialisée et au soutien international, des jeunes comme elle peuvent construire leur avenir, réaliser leurs rêves, et inspirer d’autres à faire de même.

Conseils utiles pour les jeunes sourds qui souhaitent suivre un parcours similaire :

  • Renseignez-vous sur les centres de formation accessibles dans votre pays ou votre région.
  • Cherchez des bourses ou des financements, souvent proposés par des organisations internationales ou des gouvernements.
  • N’ayez pas peur de rêver grand – comme Nasike, votre passion peut devenir un métier.
  • Entourez-vous d’autres jeunes sourds pour échanger, s’encourager, et partager les informations utiles.

Avec du soutien et de la persévérance, il est possible de surmonter les obstacles et de faire entendre sa voix, même sans la parole.

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